LapremiĂšre fois que j’ai essayĂ© d’évoquer la chose, on faisait l’amour doucement, joliment, et j’ai dit comme ça, trĂšs maladroitement : « GrĂ©gory, fais-moi mal », comme une
On va jouer carte blanche on Ă  tous dĂ©jĂ  rĂȘvĂ© en s'achetant de la loterie Ă  se demander ce qu'on ferait avec l'argent si on gagnait. Les scĂ©narios sont juste parfaits et ils ne semblent pas impossibles! "L'argent, ça fait pas l'bonheur"... qui a inventĂ© cette expression. Je te garantis que si j'gagne le jack pot j'vais vivre l'espace d'un moment du gros bonheur crois-moi!À lire aussi100 choses que j'aimerais faire avant de mourir100 expressions quĂ©bĂ©coises par rĂ©gion Ă  mourir de rireOn a traduit 17 hits des annĂ©es 2000 et le rĂ©sultat est hilarantDonc, je me suis posĂ© la question Ă  savoir ce que je ferais je gagnais des millions demain matin. Voici ce que ç’a donnĂ©. Attention, on parle d'avoir trop d'cash et d'ĂȘtre dĂ©raisonnable...via GIPHY 1. Je vais magasiner. On parle pas d'une petite sĂ©ance de magasinage... On parle d'acheter tout, tout, tout, mĂȘme le walk-in pour mettre ton nouveau linge dedans 2. Je m'achĂšte un condo/penthouse de fou en le payant cashhhhhhhhh avec juste des gros billets. Et j'filme la rĂ©action du gars quand j'sors mes liasses d'argent et que j'compte le montant jusqu'Ă  400 000$.via GIPHY 3. J'achĂšte un spa et je le remplis de champagne. Party! 4. J'fly en voyage autour du monde Adios!!! J'sais pas j'reviens GIPHY 5. J'appellerais tous mes amis, j’organiserais un weedend de fou sur mon bras et j'paye cashhhhhhhhhhh. J'payerais tout cash, c'est pas compliquĂ©! 6. J'engage un cuisinier pour me faire Ă  manger chaque jour de ma vie. DĂ©jeuner au lit, dĂźner et souper 3 services, GIPHY 7. Tant qu'Ă  engager un cuistot, j'opte aussi pour une femme de mĂ©nage. Le rĂȘve... pu jamais de lavage de toilette. 8. J'achĂšte un Range Rover Pour me sentir comme dans The en GIPHY 9. Je m'achĂšte une trĂąlĂ©e d'chiots ...Et j'passe mes journĂ©es Ă  les caresser. 10. Je m'achĂšte une beach house en Californie J'deviens une snowbird GIPHY 11. Je vais me marier Ă  Las Vegas. " Shutgun " le prĂȘtre dĂ©guisĂ© en Elvis Presley. 12. Je m'achĂšte un bateau et j'engage un capitaine CritĂšres Cherche capitaine de bateau, sans pudeur, en quĂȘte d'aventures...via GIPHY 13. J'm'achĂšte 45 stĂ©rilets pour subvenir Ă  ma contraception Ă©ternelle. On est jamais trop prudent. 14. J'achĂšte un bulldog français pis j'le fais baptiser. Corey Hart, ton nom GIPHY 15. Je rembourse mes prĂȘts et bourses et autres dettes. C'est le numĂ©ro 15, mais c'est clairement la premiĂšre chose que j'fais. 16. J'achĂšte une baby maison que j'fais construire par Saskia Thuot. Saskia Thuot c'est l'animatrice de l'Ă©mission Des rĂ©nos qui rapportent GIPHY 17. Je m'achĂšte un Starbucks et un barista. Si l'argent fait pas l'bonheur, le cafĂ© lui y contribue pas Ă  peu prĂšs! 18. Je donne 1 million aux bonnes causes donnezausuivant 19. J'achĂšte l'entreprise oĂč j'travaille et je cr*ss mon boss dehors.

Tantd'ardeur que j'ai fait paraĂźtre Ă  la chĂ©rir plus que moi-mĂȘme Tant de chaleur que j'ai soufferte Ă  tourner la broche Ă  sa place Tant de larmes que j'ai versĂ©es Ă  ses genoux. MoliĂšre, Le Bourgeois gentilhomme (ClĂ©onte parle) Oh Madame, j'ai fait, de mon cĂŽtĂ©, dans ce rocher de Saint-Jouin, une pĂȘche que je veux aussi rapporter

Lionel FlusinIl ne reste plus qu'une poignĂ©e de billets pour voir VĂ©ronic DiCaire en mars le succĂšs de l'imitatrice Franco-Ontarienne de 38 ans n'est plus Ă  dĂ©montrer. La protĂ©gĂ©e de CĂ©line Dion retrouvera la Suisse avec joie le siĂšge de sa fondation europĂ©enne pour soutenir les jeunes artistes est Ă  DiCaire, qui ĂȘtes-vous?C'est difficile de se dĂ©crire
 J'ai les cheveux blonds, les yeux bleus. Je suis imitatrice, chanteuse, peintre Ă  mes heures et surtout une grande premier souvenir?C'est un beau souvenir
 Je devais avoir 2 ans. Ma mĂšre m'avait habillĂ©e avec une robe rouge. C'Ă©tait l'Ă©tĂ©, j'Ă©tais dans les bras de mon pĂšre. Je me sentais un enfant sage?Oui, obĂ©issante mais obstineuse sic. J'Ă©tais sage, mais je savais trĂšs bien ce que je voulais. La rĂ©ponse non n'a jamais Ă©tĂ© une option pour moi, au grand dĂ©sespoir de mes parents. Ma niĂšce est pareille que moi. Ça m'exaspĂšre rires. Mes pauvres parents
 je le rĂ©alise aujourd' de quoi aviez-vous peur?J'Ă©tais assez peureuse en gĂ©nĂ©ral. J'Ă©tais sĂ»re qu'un monstre vivait sous mon lit, je prenais mon courage Ă  deux mains et je courais allumer la lumiĂšre rires. J'avais aussi trĂšs peur de perdre ma famille, mon frĂšre cadet, Etienne. Je l'aime l'enfance, quel fut votre plus grand choc?Un accident de mon frĂšre quand j'avais 9-10 ans. Il Ă©tait tombĂ© dans les escaliers du sous-sol, la tĂȘte la premiĂšre. Il a eu une fracture, une commotion. Mon pĂšre a criĂ© Etienne!» Je n'ai jamais entendu un tel cri. Ma mĂšre ne pouvait pas me calmer. L'accident a Ă©tĂ© un tel choc, j'en ai Ă©tĂ© mĂšre vous disait-elle je t'aime»?Oh, mon Dieu, oui! On n'a jamais eu de problĂšme Ă  se dire qu'on s'aime dans ma famille. On le dit beaucoup. Surtout quand on s' avez-vous gagnĂ© votre premier argent?J'Ă©tais gardienne d'enfants dĂšs que j'ai eu l'Ăąge lĂ©gal, vers 12-13 ans. Adolescente, j'ai aussi travaillĂ© en tant que monitrice en vouliez-vous devenir?Vers 2-3 ans, je voulais ĂȘtre princesse. Mais Ă  part cela, depuis mon plus jeune Ăąge, j'ai toujours voulu ĂȘtre chanteuse. Ma mĂšre dit que j'imitais dĂ©jĂ  les gestes des chanteuses Ă  la tĂ©lĂ©vision vers 4-5 pour la premiĂšre fois, c'Ă©tait quand et avec qui?Avec RĂ©mon ndlr RĂ©mon Boulerice, son conjoint et manager quand j'avais 15 ans. Je suis tombĂ©e en amour immĂ©diatement en le voyant, un vrai coup de foudre. Vingt-trois ans aprĂšs, on est toujours ensemble. Il a Ă©tĂ© mon seul amoureux. Nos familles aimeraient qu'on ait des enfants. On le fera probablement un vous, c'est quoi, le vrai bonheur?La simplicitĂ©, les petites choses. Etre bien dans le confort, la famille, ĂȘtre avec ses proches. Si je suis heureuse? Oui, tout Ă  fait!Quelle est la plus belle de vos qualitĂ©s?Je suis trĂšs sensible, donc je saisis bien les Ă©motions des autres. J'essaie d'ĂȘtre Ă  l'Ă©coute de plus grand regret?Je n'en ai pas. Ça non! Chaque expĂ©rience m'a fait grandir. C'est un peu clichĂ© de le dire, mais c'est vrai. Je pourrais chanter Je ne regrette rien»! Chaque petit Ă©chec, et je n'en ai pas eu beaucoup, m'a rendue plus dĂ©jĂ  volĂ©?Non! Oh non! MĂȘme pas un crayon de couleur. Jamais! Par peur qu'on me dĂ©jĂ  tuĂ©?A part des bestioles, vous aviez le permis de tuer quelqu'un, qui serait-ce?Tuer, j'en serais incapable. Je pense que j'irais plutĂŽt dans la torture dans le cas oĂč quelqu'un aurait fait du mal Ă  un enfant. Pour lui faire ressentir le mal qu'il a dĂ©jĂ  payĂ© pour l'amour? dĂ©jĂ  menti Ă  votre mari?Non, car je suis incapable de mentir. Je ris tout de suite. Avec RĂ©mon, on se connaĂźt tellement qu'il le saurait immĂ©diatement. Il voit immĂ©diatement si je mens mĂȘme en disant Non, je n'ai pas mangĂ© le dernier biscuit!» Rires.Avec qui aimeriez-vous passer une agrĂ©able soirĂ©e?Avec des gens qui ne sont plus lĂ  Elvis, Marilyn Monroe, JFK. Ils pourraient me raconter ce qui leur est vraiment arrivĂ©. Je suis toujours curieuse de saisir l'histoire de trouvez-vous sexy?Les gens atypiques. Je suis attirĂ©e par l'intelligence, la culture, le bagage d'une personne. C'est ce qui me sĂ©duit. Ce n'est pas nĂ©cessairement avez-vous pleurĂ© la derniĂšre fois?Quand je suis allĂ©e voir le spectacle de Florence Foresti. Il faut le voir! Elle m'a eue avec la fin. C'est trĂšs Ă©mouvant. J'Ă©tais fiĂšre d'ĂȘtre une femme et de faire ce quoi souffrez-vous?D'hypersensibilitĂ©. Je dois faire attention, car ça vient me chercher par en Dieu?Je crois en quelque chose de plus puissant que nous. Je ne sais pas comment il s'appelle Dieu, Allah
 je l'ignore. C'est une force qui s'occupe de est votre pĂ©chĂ© mignon?Je suis Ă©picurienne et j'adore manger. Je suis une grande consommatrice de livres de recettes. Je cuisine beaucoup. J'adore les mijotĂ©s quand il fait froid chez nous, au objets culturels que vous emporteriez sur une Ăźle dĂ©serte?J'espĂšre surtout qu'il y aurait de l'Ă©lectricitĂ© pour pouvoir brancher ma musique rires. J'emporterais aussi de quoi peindre ainsi qu'un appareil photo. Et le livre L'alchimiste», de Paulo Coelho, qui m'a beaucoup influencĂ©e. Ça me donnera du gagnez-vous par an?Je ne le sais mĂȘme pas. C'est RĂ©mon qui s'occupe des finances. Je gagne bien ma vie, assez pour me permettre de gĂąter ma famille, de les inviter lĂ  oĂč je vais, Ă  Paris, Ă  GenĂšve, ou pour qu'ils viennent me voir Ă  Las Vegas ndlr elle joue son spectacle au Bally's depuis deux ans et a resignĂ© pour 2015.Pensez-vous que vous gagnez assez par rapport au travail que vous fournissez?Oui, mais pas quand je viens en France par exemple et que les passages Ă  la tĂ©lĂ©vision ne sont pas rĂ©munĂ©rĂ©s. Je trouverais normal que ce soit payĂ© on sert les producteurs et on pratique notre art. Au Canada, dĂšs qu'on pratique son art, on est payĂ©. Cela n'a pas besoin d'ĂȘtre beaucoup, mais quelque chose au sont vos vrais amis?Des gens qui ne sont pas connus, qui mĂšnent une vie normale et avec qui j'aime partager une bonne bouffe, un bon verre de vin. Avec qui on parle de tout, sauf de mon mĂ©tier, qui ne les impressionne pas. Ça me permet de souhaitez-vous Ă  vos pires ennemis?Oh, my God! Je n'ai pas d'ennemis, enfin j'espĂšre! Je pense que la vie s'occupe bien de ceux qui ont dit ou fait des choses mauvaises. Je lui fais aimeriez-vous voir rĂ©pondre Ă  ce questionnaire?Si on pouvait, Dalida. J'aimerais savoir qui elle aurait aimĂ© tuer si elle avait eu un permis de tuer, par exemple.
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Βоֆξ Ő­ĐČէстáŒș á—ĐžĐ»ŐĄĐš Đ·Ő« á‹ˆŐ«ŐźÎżŃĐœ
Jeme fais rĂ©veiller par des attouchements sur mon sexe. C’est Pat qui, excitĂ©, cherche Ă  me pĂ©nĂ©trer. Je ne comprends pas tout de suite, jusqu’au moment oĂč je sens ses allers et venues en moi. Interdite, choquĂ©e aussi, la premiĂšre chose qui me vient Ă  l’esprit est la question du prĂ©servatif. Il jouit en moi, son va-et-vient n

Cette fois, Marie-JosĂ©e Normand avait fait le trek jusqu’au camp de base. Quand il avait fait partie de la premiĂšre expĂ©dition quĂ©bĂ©coise Ă  gravir l’Everest par sa face nord, 10 ans plus tĂŽt, elle Ă©tait restĂ©e avec ses filles, FrĂ©dĂ©rique et Catherine, qui allaient alors Ă  l’école primaire. Quand il a tentĂ© une premiĂšre fois d’atteindre le deuxiĂšme sommet du globe, en 2016, avant qu’une avalanche dĂ©vaste le camp 3 oĂč il aurait pu passer la nuit, elle Ă©tait aussi restĂ©e Ă  Saint-Bruno-de-Montarville avec leurs filles, qui basculaient alors vers l’ñge adulte. Cette fois, elle avait traversĂ© avec lui le massif du Karakoram et ses quatre 8000 mĂštres, avec le plus haut, le K2, et son profil vertigineux culminant Ă  8611 mĂštres, en point de mire. J'avais le goĂ»t d'ĂȘtre avec lui, j'avais le goĂ»t de le vivre ça aussi. Mais c'Ă©tait beaucoup d'ĂȘtre avec lui. C'Ă©tait vraiment spĂ©cial. Dans la vie de tous les jours, ça roule, surtout les filles, avec le sport, ma job et tout le reste. C'est un tourbillon. J'avais le goĂ»t de m'arrĂȘter et d'avoir un moment, Ă  juste marcher, et d’ĂȘtre dans une tente collĂ©e sur mon chum. Quand la haute montagne s’était immiscĂ©e dans les rĂȘves, endormis comme Ă©veillĂ©s, du pĂšre de ses enfants, elle l’avait accompagnĂ© jusqu’au sommet du mont Blanc, alors qu’il apprenait mĂ©thodiquement les rudiments de l’alpinisme avant de s’attaquer au toit du monde. C’est qu’elle avait l’habitude de le suivre dans les dĂ©fis sans cesse renouvelĂ©s qu’il se fixait, des marathons aux ultramarathons ou encore Ă  Fort Boyard, 20 ans plus tĂŽt. L’Everest? Elle serait allĂ©e, assure-t-elle. Mais plus Ă  ce moment. La limite Ă©tait claire pour moi. DĂšs qu’il y avait un danger, je n’y allais plus. J’avais des enfants. Si je n'avais pas eu d'enfants, je serais allĂ©e avec lui, c'est sĂ»r. Je serais allĂ© Ă  l'Everest. Je suis certaine. Je ne pouvais juste pas prendre le risque qu'il arrive quelque chose et que je laisse mes enfants sans moi. À un peu plus de 5000 mĂštres d’altitude, perchĂ© sur le glacier Godwin-Austen, le camp de base du K2 offre une vue imprenable sur le sommet himalayen, une montagne maudite qui a pris une vie pour chaque quatre ascensions rĂ©ussies contre 1 pour 25 pour l’Everest. La montagne sauvage » est plus au nord que l’Everest, soumise Ă  des conditions mĂ©tĂ©orologiques plus violentes et difficiles, et plus technique dans sa montĂ©e comme dans sa descente. LĂ  oĂč l’Everest fait rĂȘver, le K2 fait frissonner, mĂȘme les alpinistes les plus accomplis. En tout, ils sont 93 Ă  y avoir perdu la vie; trois Canadiens, dont un QuĂ©bĂ©cois. Marie-JosĂ©e Normand n’est pas restĂ©e au camp de base pendant qu’il commençait les boucles d’acclimatation jusqu'aux camps avancĂ©s, chaque fois en redescendant aprĂšs avoir laissĂ© son corps s’habituer Ă  l’altitude, jusqu’au moment choisi pour tenter d’atteindre le sommet. AprĂšs trois jours sur place, alors que la montagne montrait dĂ©jĂ  les signes de son impĂ©tuositĂ©, elle est retournĂ©e par le mĂȘme chemin d’une centaine de kilomĂštres Ă  travers le massif pakistanais avant de rentrer chez elle, Ă  Saint-Bruno, en banlieue de MontrĂ©al. Ça n'a pas Ă©tĂ© facile, quand je suis partie du camp de base. C'est comme si tu te coupes un peu de tout ça. Tu ne peux pas te mettre Ă  penser Ă  tout ça. Tu pleures et tu t'en retournes. Tu marches et tu marches et tu marches. Ça fait du bien marcher. Ce n'est pas de gaietĂ© de coeur que je partais. Surtout que tu vois c'est quoi cette affaire-lĂ  le K2. Et on a eu de la mauvaise tempĂ©rature. Ce n'Ă©tait pas agrĂ©able, vraiment pas. Je ne comprenais pas pourquoi ils se mettaient dans des positions comme ça. C'est moche, ta petite tente, il neige, il fait froid. Tu n’es jamais confortable, tu manges tout le temps la mĂȘme affaire. C'est majestueux, mais quand tu vois la montagne... c'est quelque chose. Moins d’un mois plus tard, le 7 juillet 2018, alors qu’il redescendait en solitaire du camp 2 situĂ© Ă  6700 mĂštres, l’homme de sa vie, qu’elle avait rencontrĂ© trois dĂ©cennies plus tĂŽt Ă  l’universitĂ©, a fait une chute accidentelle. L’hypothĂšse la plus vraisemblable est qu’un des cĂąbles installĂ©s en permanence sur les voies empruntĂ©es annĂ©e aprĂšs annĂ©e par les alpinistes a cĂ©dĂ©, le prĂ©cipitant plus de 1000 mĂštres plus bas, sans que quelqu'un puisse rattraper celui qui dĂ©valait la pente presque verticale. Serge Dessureault voulait ĂȘtre le premier QuĂ©bĂ©cois Ă  se tenir sur le deuxiĂšme sommet de la planĂšte. Il est devenu le 87e alpiniste Ă  y perdre la vie. Il avait 53 ans. Capitaine de la caserne 19, situĂ©e Ă  l'intersection de l'avenue de Lorimier et de la rue Ontario, Ă  MontrĂ©al, Serge Dessureault avait Ă©tĂ© l’une des figures principales de la sĂ©rie documentaire Alerte 5, qui avait suivi pendant une saison les pompiers d’une des casernes les plus actives de la mĂ©tropole. Personnage charismatique, engagĂ© dans diverses causes et surtout trĂšs actif dans le milieu des courses d’aventure, il Ă©tait probablement le pompier le plus connu du QuĂ©bec. J’étais vraiment contente de pouvoir dire que mon pĂšre Ă©tait pompier, assure FrĂ©dĂ©rique. Je pense que tous les jeunes se disent que c’est quelque chose de gros et de fun. Ce que je trouvais le plus cool de son mĂ©tier, renchĂ©rit Catherine, c’était la caserne, l’ambiance. Il Ă©tait avec les gars. C’était une famille. Il aimait vraiment ça et les gens avec qui il travaillait. Je trouvais ça plus cool que le mĂ©tier en tant que tel. Serge DessureaultPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandLe travail de pompier est un mĂ©tier Ă  haut risque, et dans Alerte 5 comme dans la vie, Serge Dessureault prĂŽnait d’abord et avant tout la prudence. Il disait toujours que c’était sa famille en premier. Prudence, rĂ©pĂšte Marie-JosĂ©e. Je n’avais pas peur qu’il prenne des risques inutiles, sauf qu’on ne contrĂŽle pas tout. Dans ma tĂȘte, il ne pouvait rien arriver, relĂšve Catherine. Ces trucs-lĂ , ça arrive juste aux autres. Pour tout, pas juste pour son travail de pompier. Dans ma tĂȘte, c'est sĂ»r que s'il arrivait quelque chose, ce ne serait pas Ă  lui. Je n'avais pas d'inquiĂ©tude. Son but, Ă  la base, ce n'Ă©tait pas de nous inquiĂ©ter non plus, ajoute FrĂ©dĂ©rique. Je ne pense pas que tu fais exprĂšs de dire Ă  tes enfants "OK bye, ça se peut que je ne revienne pas." Il nous racontait des histoires de plus en plus. Plus on vieillissait, plus il nous en racontait. Il disait toujours "J'ai la plus belle job au monde, mais je ne la souhaite Ă  personne." » Serge Dessureault avait appliquĂ© les mĂȘmes prĂ©ceptes qui ordonnaient son quotidien de pompier Ă  la haute montagne. Il n’était pas l’une de ces tĂȘtes brĂ»lĂ©es qui se lancent inconsciemment Ă  l’assaut d’un des sommets du monde sans grande prĂ©caution. Il Ă©tait un homme posĂ©, rĂ©flĂ©chi, qui justement pensait qu’il pouvait, grĂące Ă  une intense prĂ©paration, physique comme mentale, contrĂŽler l’incontrĂŽlable. Une forme de syndrome de Superman, selon Marie-JosĂ©e. Sans se croire invincible ou immortel, au contraire. Son rapport Ă  la mort Ă©tait diffĂ©rent. Pour lui, il allait mourir Ă  un moment donnĂ©. Il a perdu son pĂšre trĂšs jeune. Il n'a pas eu une enfance facile. La mort a toujours Ă©tĂ© prĂ©sente dans sa vie. Plus il avançait dans la vie, plus il en avait vu avec son mĂ©tier, les gens proches. C'est drĂŽle parce qu'il n'a jamais pensĂ© qu'il vivrait vieux. On en parlait souvent les deux. Moi, j'ai toujours dit que je vivrais vieille. J'ai l'impression qu'il avait un rapport Ă  la mort qui faisait qu'il avait moins peur du risque. C'est un peu comme ça que je me l'explique. Quand tu fais de la gymnastique, il y a beaucoup de choses qui te font peur dans les mouvements que tu fais, dit Catherine. Et un jour, j'ai essayĂ© de lui expliquer qu’il y avait un mouvement que je n'Ă©tais pas capable de faire, j'avais trop peur. Et il ne comprenait pas "À un moment donnĂ©, tu le fais, au pire, tu vas te casser la jambe, tu vas avoir un plĂątre et ça va ĂȘtre rĂ©glĂ©! C'est pas grave." J'essayais de lui expliquer que j'avais peur, que c'Ă©tait un blocage, mais il ne comprenait pas ça. Il disait "J'ai vraiment peur de rien." L’Everest est arrivĂ© comme une progression naturelle dans une quĂȘte incessante de nouveaux dĂ©fis athlĂ©tiques. Avant de s’attaquer Ă  la cime du monde, l’ancien membre de l'Ă©quipe nationale junior de lutte olympique s’était bĂąti une solide rĂ©putation de coureur d’aventure d’élite. De son premier marathon Ă  13 ans Ă  son plus rapide Ă  30 ans 2 h 38 min, il Ă©tait passĂ© aux courses Ă  Ă©tapes et en autonomie un peu partout autour du globe, comme l’Éco-Challenge en Patagonie ou le brutal Marathon des sables, qui requiert 240 kilomĂštres d’effort dans le dĂ©sert marocain. À un moment donnĂ©, il s’est dit "Qu’est-ce qui est le plus extrĂȘme que je peux faire?" C’est lĂ  qu’il s’est dit "Je vais faire l’Everest." Et moi, quand il m’a dit ça, je me suis dit "Euh, non, mais quoi", se rappelle trĂšs bien celle qui l’a rencontrĂ© en 1985, alors qu’ils Ă©tudiaient au baccalaurĂ©at en Ă©ducation physique. Ni l’un ni l’autre ne deviendra enseignant, mais le sport rythmera leur quotidien toute leur vie, une passion qui s’est transmise Ă  leurs deux filles. Pour moi, il pouvait courir. C’était un athlĂšte. Il n’y avait pas de problĂšme. D’emblĂ©e, je savais qu’il pouvait rĂ©ussir. Mais lĂ , il s’en allait dans complĂštement autre chose. Tout ce qu’il faisait, c’était pour le challenge. Serge DessureaultPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandGrĂące Ă  son expĂ©rience avec les pompiers-araignĂ©es comme dans la demi-douzaine de Jeux mondiaux des pompiers et policiers auxquels il avait participĂ©, Serge Dessureault Ă©tait dĂ©jĂ  rompu Ă  certaines techniques d’escalade. Puis, il avait convaincu son grand ami Maurice BeausĂ©jour de l’accompagner dans cette nouvelle aventure, comme il le faisait dĂ©jĂ  depuis des annĂ©es dans les prĂ©cĂ©dentes, comme il le convaincrait plus tard de venir avec lui, Ă  nouveau, sur le K2. Il est allĂ© chercher de l’aide. Il a rencontrĂ© les gens qui ont dĂ©jĂ  fait l’Everest. Il s'est fait conseiller, et c'est de lĂ  qu'il a dĂ©cidĂ© de faire quatre montagnes avant de se rendre Ă  l'Everest, ajoute Marie-JosĂ©e. Au mont Blanc, on avait une Ă©quipe de guides pendant une semaine qui nous ont tout montrĂ©, les techniques, le rappel, ce Ă  quoi tu dois faire attention. À l'Aconcagua, il Ă©tait encore lĂ  avec un guide de montagne qui avait dĂ©jĂ  essayĂ© le K2, il y a hyper longtemps, et qui est devenu un trĂšs grand ami de Serge. Il Ă©tait toujours avec des gens qui avaient beaucoup d'expĂ©rience pour faire les expĂ©ditions prĂ©paratoires qu'il a faites Ă  l'Everest. Il s'est entourĂ© de gens qui ont Ă©tĂ© en mesure de lui montrer. Mais tu as le "thĂ©orique" et tu as le "pratique". Toute la thĂ©orie, il l'avait trĂšs bien, mais il y a quand mĂȘme une diffĂ©rence entre un 6000 m et un 8000 m. Serge DessureaultPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandEt Serge Dessureault ne s’attaquait pas seulement Ă  l’Everest, mais Ă  l’Everest par sa face nord, moins frĂ©quentĂ©e, jamais conquise par un QuĂ©bĂ©cois. Et voilĂ , il fallait qu’il soit le premier QuĂ©bĂ©cois Ă  avoir fait l’Everest par la face nord. Il y a deux choses lĂ -dedans c’était moins dispendieux de ce cĂŽtĂ©, mais c’était aussi la fiertĂ© d’ĂȘtre le premier Ă  le faire de ce cĂŽtĂ©-lĂ . Il cherchait quelque chose. Il cherchait quelque chose, rĂ©pĂšte Marie-JosĂ©e. Une fois qu’il Ă©tait parti pour le Tibet, le quotidien avait repris son cours. Les filles Ă©taient jeunes et ne saisissaient pas l’ampleur du dĂ©fi qui Ă©tait devant lui. Et avec ses autres expĂ©ditions et les semaines oĂč il ne rentrait pas de la caserne, elles Ă©taient habituĂ©es de ne pas revoir leur pĂšre chaque soir Ă  la maison. Il me l’a souvent dit "Si tu n’étais pas lĂ  comme mon pilier, je ne pourrais pas faire tout ce que je fais." Il le savait, lui. Il partait, tout marchait, la maison, les filles. C’est sĂ»r que je me suis un peu oubliĂ©e lĂ -dedans. Puis est venue la poussĂ©e finale vers le toit du monde. Un vingt-quatre heures d’attente pour savoir s’il est redescendu sain et sauf, insoutenable. Il avait un tĂ©lĂ©phone satellite lĂ -bas. Et quand il m'a appelĂ© pour me dire "OK, je monte" et qu’il s'en allait pour le sommet, j'Ă©tais Ă  ramasser Ă  la cuillĂšre. Cette journĂ©e-lĂ , une chance que j'avais une amie avec moi, je n'avais plus de contrĂŽle. J'Ă©tais hors de moi, jusqu'Ă  ce qu'il revienne. MĂȘme que je me suis dit "Plus jamais je ne vais revivre ça." Et quand il est reparti aprĂšs, j'ai complĂštement bloquĂ© tout ça. Ce sont des moments angoissants. Tu as tes deux jeunes qui sont lĂ . Tu te rends compte que ça fait deux mois qu'il est parti, c'est long. Tu es toute seule avec tes jeunes enfants. Tu t'ennuies, mais en mĂȘme temps, tu rĂ©alises c'est quoi quand il n'est pas lĂ  aussi. Alors tu veux qu'il revienne. Tu veux vraiment qu'il revienne. L'Everest, ç'a Ă©tĂ© trĂšs difficile pour moi. Et je me suis jurĂ© que je ne revivrais jamais ça. Le 15 mai 2007, Serge Dessureault est devenu le premier QuĂ©bĂ©cois Ă  atteindre le sommet de l’Everest par la face nord. Trente minutes plus tard, Maurice BeausĂ©jour atteignait aussi l’altitude mythique de 8848 mĂštres. Pendant cette journĂ©e ensoleillĂ©e, une soixantaine de grimpeurs tentaient la mĂȘme poussĂ©e par la face nord, dont le Japonais Yoshitomi Okura, qui s’est effondrĂ© quelques pas aprĂšs avoir entamĂ© la descente. Le surlendemain, l’Everest a pris cinq vies de plus. Serge Dessureault, au sommet de l'Everest, montre fiĂšrement les Ă©cussons du Service des incendies de la Ville de MontrĂ©al et de sa fournie par Marie-JosĂ©e NormandLe retour Ă  la maison a Ă©tĂ© difficile pour le couple, se rappelle Marie-JosĂ©e. Serge Ă©tait restĂ© dans les nuages tibĂ©tains, dans l'euphorie constante d'avoir atteint le toit du monde. Mais les derniers mois avaient Ă©tĂ© taxant pour elle, seule Ă  s'occuper des enfants, mais surtout, seule Ă  supporter le stress constant de sa prĂ©sence sur les pentes d'une montagne qui peut Ă  tout moment vous arracher Ă  la vie. J’étais fatiguĂ©e, tannĂ©e, contente qu'il revienne. Mais en mĂȘme temps, il raconte les choses qui se passent lĂ -bas. Il y avait un Japonais dans une tente Ă  cĂŽtĂ© d'eux et, Ă  un moment donnĂ©, quand il redescendait, ils l'ont recroisĂ© et il Ă©tait en train de mourir, et il n'y avait rien Ă  faire. Encore aujourd'hui, elle se pose la mĂȘme question qu'elle lui posait alors. "Pourquoi tu vas te mettre dans une telle position..." Ça n'a pas de sens quand on pense Ă  ça. Les gens vont atteindre un sommet, mais les gens meurent et tu ne peux mĂȘme pas les aider? Pourquoi tu vas faire des choses comme ça? Lui n'avait d'yeux que pour l'exploit qu'il venait d'accomplir. Il avait vaincu l'Everest. Des mois d'effort pour se tenir quelques minutes au sommet de la Terre, et de redescendre par la vallĂ©e arc-en-ciel, oĂč reposent Ă  jamais les corps gelĂ©s des alpinistes morts dans leur propre tentative, les couleurs criardes de leurs manteaux se dĂ©tachant vivement du gris et du blanc de la crĂȘte nord de la montagne sacrĂ©e. Et moi, j'avais dit "Je ne veux plus revivre ça", poursuit-elle du mĂȘme souffle. Puis, la façon de ne plus revivre ça, c'est d'accepter qu'il meure Ă  un moment donnĂ© dans les choses qu'il fait. Et t'acceptes le fait qu'il le fait parce que ç'a toujours Ă©tĂ© correct. Il n’y 'a jamais eu de "je ne veux pas que tu le fasses" ou de "je t'empĂȘche de". Ça n'existait pas entre nous deux. Mais le fait de dire "J'accepte le fait que ça se peut qu'il meure en faisant ça..." Et ça, c'est un cheminement, ça n'arrive pas du jour au lendemain. Mais un jour, c'est venu et c'Ă©tait clair pour moi. Ce qui fait quand il est parti pour le K2, j'Ă©tais hors de moi, entre guillemets, parce que je me disais, celle-lĂ , elle est bien pire que l'Everest. Et en mĂȘme temps, j'Ă©tais en paix par rapport Ă  ça parce que je me disais, ça se peut... ça se peut. J'accepte le fait que ça se peut qu'il ne revienne pas. SpĂ©cial hein? La famille Normand-Dessureault lors d'une sortie Ă  vĂ©loPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandNeuf ans aprĂšs avoir conquis l’Everest, Serge Dessureault a montĂ© une premiĂšre expĂ©dition pour tenter de vaincre la montagne sauvage. Neuf ans pendant lesquelles il s’était remis aux courses d’aventure et de longue haleine. Les filles vieillissaient, la retraite approchait. Je pensais qu'il l'avait fait. "OK, j'ai fait l'Everest." Il n'en reparlait pas tant. Il avait trouvĂ© ça difficile quand mĂȘme. Être loin aussi longtemps. La tente, l'inconfort. Ce n'est pas facile. Il s'Ă©tait beaucoup ennuyĂ©. Je ne pensais pas qu'il allait repartir pour une expĂ©dition comme ça, assure Marie-JosĂ©e. Mais il y avait quelque chose qui lui manquait. Le projet d'affronter le K2 Ă©tait dĂ©jĂ  bien mĂ»r quand il l’a prĂ©sentĂ© Ă  sa famille. La journĂ©e qu'il m'a annoncĂ© qu'il allait sur le K2, dit Marie-JosĂ©e, c'Ă©tait clair que je ne pouvais rien faire. Il Ă©tait dĂ©jĂ  rendu lĂ . On Ă©tait rendus Ă  planifier notre autre vie. C'est sĂ»r qu'on en a parlĂ©, poursuit-elle. "Regarde ce qu'on a. Veux-tu vraiment prendre le risque de perdre tout ça?" Mais dans sa tĂȘte, ce n'Ă©tait pas un risque plus Ă©levĂ© que de rester Ă  la maison, aller travailler, traverser la rue. Les avalanches sont frĂ©quentes sur le K2. Quand il y retournerait une seconde fois, Serge Dessureault pourrait les compter par moment comme l’on dĂ©nombre les coups de tonnerre pendant un orage. Une trentaine en quelques heures. C’est la montagne qui s’anime, se secoue l’échine et s’assure que personne ne vienne la dĂ©ranger pendant quelques jours encore, avant qu’elle se calme enfin et donne une de ses rares occasions vers le sommet, toujours bien plus courtes que celles de l’Everest. L’avalanche du 23 juillet 2016 Ă©tait d’une autre puissance. DĂ©valant la montagne depuis le sommet, elle allait emporter le camp 4 puis le camp 3 et tout ce qui s’y trouvait. Les tentes comme l’équipement amenĂ©s juste en dessous de la ligne des 8000 mĂštres par les sherpas ont Ă©tĂ© dĂ©vastĂ©s en quelques secondes alors que depuis les camps en contrebas, l’on entendait les bouteilles d’oxygĂšne exploser et se joindre au tumulte provoquĂ© par le torrent de neige et de glace. Cette journĂ©e-lĂ , par une chance presque inouĂŻe, personne ne se trouvait Ă  l’un de ces camps avancĂ©s. Serge Dessureault et BenoĂźt Lamoureux, qui l’accompagnait dans cette premiĂšre tentative, se trouvaient au camp 1, 2000 mĂštres plus bas, protĂ©gĂ©s par des rochers comme une soixantaine d’autres alpinistes. Les camps supĂ©rieurs Ă©taient vides, mĂȘme si la veille, une douzaine de sherpas Ă©taient montĂ©s au camp 3 y dĂ©poser de l’équipement avant de redescendre pour parler de leurs stratĂ©gies d’ascensions. Un nouveau dĂ©sastre humain sur le K2 avait Ă©tĂ© Ă©vitĂ© de peu, de quelques heures. L’expĂ©dition Ă©tait toutefois terminĂ©e, la route du sommet Ă©tant rendue impraticable pour la saison. Pour une deuxiĂšme annĂ©e de suite, le K2 se refusait Ă  toute nouvelle conquĂȘte. Entrevue de Serge Dessureault et BenoĂźt Lamoureux, de retour du K2, rĂ©alisĂ©e le 6 aoĂ»t 2016 Ă  RDI Matin. De retour du K2 aprĂšs une ascension non rĂ©ussie, les deux alpinistes discutent avec SĂ©bastien St-François de leur expĂ©dition. Entrevue rĂ©alisĂ©e le 6 aoĂ»t 2016 Ă  RDI l’euphorie de l’exploit d’avoir vaincu l’Everest s’est succĂ©dĂ© une dĂ©prime dont la famille de Serge Dessureault n’avait jamais Ă©tĂ© tĂ©moin auparavant. C'est sĂ»r qu'un an avant le K2, il s'entraĂźnait, s'entraĂźnait. Tu as ton but, tout ça. Il est passĂ© de s'entraĂźner full, Ă  ne pas ĂȘtre lĂ , Ă  revenir, Ă  ĂȘtre assis dĂšs le matin, au mĂȘme endroit. Et il restait lĂ  pendant des heures, dĂ©crit FrĂ©dĂ©rique. C'Ă©tait intense Ă  voir. Surtout que c'Ă©tait un modĂšle pour se dĂ©passer et pour se pousser. Et tu le vois autant dĂ©pressif. Je ne sais pas si tu peux appeler ça une dĂ©pression et je ne veux pas mettre une Ă©tiquette sur ce que c'Ă©tait. Mais c'Ă©tait intense Ă  voir, et pas l'fun Ă  voir non plus. Je crois que c'Ă©tait une grosse dĂ©ception, ajoute Catherine. Si j'essaie de me mettre Ă  sa place, je suis sĂ»re que moi aussi, j'aurais eu un gros down. Ce n'est pas quelqu’un qui n'a pas rĂ©ussi grand-chose dans les objectifs que lui-mĂȘme s'Ă©tait donnĂ©s. Je ne pense pas que c'Ă©tait quelqu’un qui Ă©tait habituĂ© tant que ça Ă  ne pas rĂ©ussir. Il ne se poussait pas Ă  l’extrĂȘme. Il en a fait plusieurs qu’il n’a pas rĂ©ussis et c’était toujours correct, prĂ©cise Marie-JosĂ©e. LĂ , mon corps ne veut plus. Il n’y a rien faire. Je ne vais pas me tuer Ă  continuer Ă  courir. Il respectait ça. Quand il revenait, il disait "Lui, je ne l’ai pas rĂ©ussi." Mais ce n’était pas un Ă©chec pour lui de ne pas s’ĂȘtre rendu Ă  l’objectif qu’il s’était fixĂ©. Il Ă©tait toujours clair lĂ -dessus "Je ne prendrai jamais le risque de ne pas revenir Ă  la maison." C’était toujours ça, son motto. Peut-ĂȘtre parce qu’elles projetaient leurs propres craintes face Ă  une nouvelle tentative, ni FrĂ©dĂ©rique ni Marie-JosĂ©e ne pensait qu’il retournerait sur les pentes du K2. Et au dĂ©but, lui aussi semblait plutĂŽt pencher pour laisser filer ce rĂȘve aprĂšs avoir constatĂ© d’aussi prĂšs l’imprĂ©visibilitĂ© de cette montagne, qu’aucun principe de prĂ©caution ne peut entiĂšrement amadouer. Au contraire, je n’étais pas Ă©tonnĂ© qu’il y retourne si ça l’a mis tant down de ne pas rĂ©ussir et que ce n’était pas parce qu’il n’était pas capable, parce qu’il n’était pas assez prĂ©parĂ© physiquement, affirme pour sa part Catherine. C’est quelque chose hors de son contrĂŽle qui a fait qu’il n’a pas rĂ©ussi. Surtout qu’il n’avait pas peur. Je comprends qu’il soit retournĂ©. Il aurait eu de la misĂšre Ă  passer au travers sans ce petit badge "J'ai rĂ©ussi Ă  faire ça." Probablement qu'il n'y serait pas allĂ© si je l'avais obligĂ© Ă  ne pas y aller, dit Marie-JosĂ©e. Il ne serait peut-ĂȘtre pas allĂ©. Mais tu ne peux pas faire ça. Si tu aimes une personne, tu ne vas pas l'encabaner. Tu ne vas pas l'empĂȘcher d'aller au bout de ses rĂȘves parce que c'est un peu Ă©goĂŻste de faire ça. Je l'aurais empĂȘchĂ© pour moi, pour les filles un peu. Mais en mĂȘme temps, c'est le genre de gars qui n'aurait pas Ă©tĂ© heureux. On se le dit souvent. Peut-ĂȘtre que lĂ , si c'Ă©tait Ă  refaire, je l'attacherais. Mais en mĂȘme temps, quand tu vis avec quelqu'un comme ça, c'est quelqu'un d'intense, il vit Ă  plein tout le temps. Pour les gens qui vivent avec lui, c'est magnifique. C'est merveilleux. On a eu une super belle vie avec lui. On se le dit souvent. Si on l'avait encabanĂ©, il n'aurait pas Ă©tĂ© le mĂȘme. Serge Dessureault et ses deux fillesPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandLe matin du 7 juillet 2018, tout le monde dort Ă  poings fermĂ©s quand le frĂšre de Marie-JosĂ©e Normand, qui habite non loin de lĂ , entre dans la maison de Saint-Bruno, puis dans la chambre de sa soeur, encore endormie. Depuis le Pakistan, on avait tentĂ© de la joindre, mais elle ne gardait jamais son cellulaire avec elle. Et puis, Serge Ă©tait encore loin du sommet et de la poussĂ©e finale au-delĂ  des 8000 mĂštres, qui l’avait rendue hors d’elle 10 ans plus tĂŽt. J’étais sĂ»re que c’était mon pĂšre qui venait de mourir, confie Marie-JosĂ©e. Je lui dis "C’est papa
" C'est comme ça qu'on l'a appris. On dormait, je n'Ă©tais mĂȘme pas supposĂ©e dormir Ă  la maison, mais une chance parce que j'avais oubliĂ© mon maillot de bain pour aller Ă  la plage, donc j'Ă©tais retournĂ©e dormir chez moi, raconte Catherine. Sinon, c'est sĂ»r je l'aurais appris par Facebook. Je me suis rĂ©veillĂ©e parce que j'entendais, je ne savais pas que ma mĂšre pleurait encore, mais je l'entendais presque crier. Je suis allĂ©e voir. J’étais fĂąchĂ©e. J’étais triste, mais j’étais fĂąchĂ©e. » Il y avait le frĂšre Ă  ma mĂšre Ă  cĂŽtĂ© de ma mĂšre, poursuit Catherine. On dirait que quand je suis rentrĂ©e dans sa chambre, mon premier feeling, c'Ă©tait ça. En mĂȘme temps, ça ne se peut pas. Je pensais que mon grand-pĂšre Ă©tait mort. Ma mĂšre ne voulait pas me dire ce qu'il se passait. Finalement, c'est mon oncle qu'il me l'a dit. Je suis sortie de la chambre. DĂ©dĂ© s'est levĂ©e, elle m'a demandĂ© ce qu'il se passait. Je lui ai dit "Va voir maman." La premiĂšre chose que FrĂ©dĂ©rique s'est dite, c'est qu'il Ă©tait arrivĂ© quelque chose Ă  sa mĂšre, qui dormait quelques minutes plus tĂŽt dans sa chambre, plutĂŽt qu'Ă  son pĂšre, qui Ă©tait retournĂ© faire face Ă  l'une des montagnes les plus pĂ©rilleuses du globe. On ne pensait tellement pas que ça allait arriver..., continue FrĂ©dĂ©rique. J'ai essayĂ© de rentrer dans la chambre de ma sƓur, elle a fermĂ© la porte. Tu le sens dans une voix, quand quelqu'un ne se sent pas bien. C'est sĂ»r qu'au dĂ©but, j'entendais crier. Et je ne comprenais pas. Je suis retournĂ©e me coucher, j'Ă©tais comme fĂąchĂ©e de me faire rĂ©veiller. Et ça n’arrĂȘtait pas, ça n’arrĂȘtait pas. C'est la derniĂšre chose Ă  laquelle j'ai pensĂ©. C'est vraiment quand je suis rentrĂ©e dans la chambre, j'ai vu ma mĂšre en crise, mon oncle qui pleurait Ă  cĂŽtĂ©. LĂ , j'ai tout de suite compris. C'est ça qui se passe lĂ . Quand Catherine est ressortie de sa chambre, la maison s'Ă©tait dĂ©jĂ  remplie, en quelques minutes. Il Ă©tait encore tĂŽt. J'ai regardĂ© mon tĂ©lĂ©phone et j'avais dĂ©jĂ  des messages, poursuit-elle. C'est con, mais j'ai quasiment Ă©tĂ© contente que ça ait Ă©tĂ© comme ça que je l'apprenne. Pas que je l'apprenne parce que je regarde mon tĂ©lĂ©phone. J'avais des messages de condolĂ©ances. Je prĂ©fĂšre l'avoir appris comme ça que par mon tĂ©lĂ©phone toute seule dans mon lit. Je n'ai mĂȘme pas le temps de descendre les marches et le frĂšre de Serge, Jean-Pierre Danvoy, qui est ami avec les gens lĂ -bas, est lĂ , Benoit Lamoureux qui Ă©tait allĂ© au K2 deux ans plus tĂŽt aussi, est lĂ , et tout le monde... tout le monde. C'est fou. Serge avait tellement de monde autour de lui. Tout le monde... C'est sorti dans les journaux... Ils voulaient que je le sache avant que ça sorte dans les mĂ©dias, que je ne l'apprenne pas comme ça, conclut Marie-JosĂ©e. Marie-JosĂ©e Normand assure que si sa rĂ©action initiale a Ă©tĂ© d’ĂȘtre fĂąchĂ©e de perdre de la sorte l’homme de sa vie, de voir leurs projets communs, leur avenir s’effondrer parce qu’il avait pris le risque, malgrĂ© tout ce qu’il prĂŽnait, de ne pas revenir Ă  la maison, elle ne l’est pas restĂ©e longtemps. C’est une chose qu’on se dit souvent les filles et moi. Êtes-vous fĂąchĂ©es? Non. Au dĂ©but, c’est sĂ»r que tu te dis "Pourquoi tu es allĂ© faire ça, voyons donc", relate-t-elle. Mais quand il Ă©tait Ă  la maison, il Ă©tait tout lĂ . C’était vraiment quelque chose vivre avec lui. C’était vraiment l’fun. On ne peut pas ĂȘtre fĂąchĂ©es non plus. Il nous a fait vivre tellement de belles choses. Donc, ça n’a pas durĂ© longtemps. Mon pĂšre, je l’aime pour ce qu’il Ă©tait. Et ça, c’est une Ă©norme partie de ce qu’il Ă©tait, dit Catherine. Si on le lui enlĂšve, je ne sais pas vraiment c’est qui. Je ne serai jamais fĂąchĂ©e. Je l’adorais comme il Ă©tait. Je pense que c’est mieux pour lui qu’il vive sa vie en prenant les risques, mais au final, en n’ayant pas de regrets quand il est plus vieux. C’est comme ça que je veux mener ma vie. C’est sĂ»r que tu peux avoir un regard frustrĂ© en te disant "La montagne vs la famille." Mais en mĂȘme temps, je trouve tellement que ça le passionnait, puis je trouvais ça beau et ça faisait de lui qui il Ă©tait, ajoute FrĂ©dĂ©rique. Je n’ai pas Ă©tĂ© fĂąchĂ©e. C’est triste, c’est plate. C’est sĂ»r que j’aimerais ça, pouvoir changer les choses, mais je ne peux pas. Le corps de Serge Dessureault a Ă©tĂ© rapatriĂ© du Pakistan deux jours plus tard, veillĂ© par son grand copain Maurice qui avait assistĂ©, impuissant, Ă  la chute de son compagnon de 1000 aventures. Avec ses filles, Marie-JosĂ©e Normand a adoptĂ© cette devise full ahead. Plein gaz, droit devant. On ne regarde pas en arriĂšre, il ne reviendra pas. En apprĂ©ciant tous les moments qu'on a eus avec lui. Je ne pense plus Ă  plus tard. Parce que ça m'angoisse. L'homme de ma vie, avec qui j'allais passer ma retraite, n'est plus lĂ . Il ne faut plus que je continue Ă  vivre ma vie pour lui. Il faut que je m’assure de vivre ma vie pour moi. Parce que j’ai l’opportunitĂ© de le faire et que lui l’a toujours vĂ©cu pour lui. Ce n’est pas ĂȘtre contre lui. Il a vĂ©cu Ă  plein ce qu’il voulait. LĂ , c’est Ă  moi de le faire, sans l’enlever de ma vie. C’est vraiment important de penser Ă  moi. J’ai le goĂ»t de vivre. » Je disais Ă  la cĂ©rĂ©monie lĂ , c'est moi qui l'ai, la montagne. Je l'avais dans la face. Et je ne savais pas comment je saurais la monter. C'est tellement pareil. Un pas Ă  la fois. Et tu montes, tu veux aller voir de l'autre bord. Tu veux savoir ça va ĂȘtre quoi. Qu'est-ce qui m'attend aprĂšs? Tu vas trop vite, tu es obligĂ©e de revenir. Il faut que tu t'habitues. Puis lĂ , tu penses que tu es rendue en haut
 mais pas encore. Mais quand tu te revires, la vue est belle, pareil. Tu n’es peut-ĂȘtre pas rendue de l'autre bord, mais la vue est super belle. Assieds-toi, et profite. Marie-JosĂ©e Normand et Serge DessureaultPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandPhoto d'entĂȘte fournie par Marie-JosĂ©e NormandCorrection une version prĂ©cĂ©dente de ce texte laissait entendre que quatre Canadiens avaient perdu la vie sur le K2. Ils sont plutĂŽt trois, dont un QuĂ©bĂ©cois.

Le 1er site d’information sur l’actualitĂ©. Retrouvez ici une info de la thĂ©matique Vous du 30 aoĂ»t 2005 sur le sujet Ce qui se joue au premier matin

1. Éviter le redĂ©marrage forcĂ© Quoi de plus pĂ©nible que de voir son PC qui redĂ©marre pour faire des mises Ă  jour alors que l’on ne lui a rien demandĂ© ? Pour Ă©viter cela, suivez ce tutoriel 2. Enlever les sons intempestifs Épargnez vos oreilles et celles de vos collĂšgues
 Si vous n’utilisez pas de casque, dĂ©sactivez les notifications sonores inutiles. 3. Supprimer les notifications e-mail Si vous n’avez pas envie d’ĂȘtre dĂ©rangĂ© dĂšs que vous recevez un nouveau message, enlevez les notifications qui peuvent vous distraire et perturber votre concentration. 4. Ajouter les numĂ©ros de semaine dans Outlook Toujours dans les options d’Outlook, vous pouvez faire en sorte d’afficher le numĂ©ro des semaines dans votre calendrier. Rendez-vous dans l’onglet “Calendar”. Sur cette mĂȘme page, vous pouvez aussi ajouter les CongĂ©s Ă  votre agenda. 5. Connecter Chrome Ă  Google pour rĂ©cupĂ©rer ses extensions et favoris Pensez Ă  connecter Chrome Ă  Google pour synchroniser toutes vos donnĂ©es utiles ! 6. Enlever Bing comme moteur de recherche par dĂ©faut DĂ©solĂ©e pour les fans de Bing
 mais sachez au moins que si vous prĂ©fĂ©rez Google, rien de vous empĂȘche de l’utiliser comme moteur de recherche par dĂ©faut dans Internet Explorer. 7. ParamĂ©trer l’économiseur d’écran AprĂšs quelques minutes, autant faire en sorte que votre Ă©conomiseur d’écran s’enclenche. En revanche, au travail, Ă©vitez de paramĂ©trer un diaporama de photos au risque de voir apparaĂźtre Ă  l’écran des images que vous auriez prĂ©fĂ©rĂ© garder pour vous. Et vous quelles sont vos astuces lorsque vous utilisez pour la premiĂšre fois un nouveau PC ?

LapremiĂšre chose que vous faites le matin Ă  la maison. 1. Bougez. Un bon, fort Ă©tirement est souvent la premiĂšre chose que vous faites aprĂšs le rĂ©veil le matin, et c’est une bonne chose – Il paraĂźt qu’il n’aime pas les entretiens. On s’en Ă©tonne au bout d’une heure d’interview, la seule qu’il a accordĂ©e Ă  la presse Ă©crite en cette rentrĂ©e. Je vous dirai ça quand j’aurai lu la vĂŽtre ». Taquin, Gaspard Proust. À 45 ans, l’artiste suisso-slovĂšne il a les deux nationalitĂ©s s’apprĂȘte Ă  jouer les derniĂšres de son Nouveau spectacle » les 5 et 6 novembre devant les 4 000 spectateurs de la Seine Musicale, Ă  Boulogne-Billancourt Hauts-de-Seine. Une premiĂšre pour un humoriste.
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